Peut-on travailler le 1er mai ?
Le 1er mai est un jour férié et un jour chômé – (L.3133-4 du Code du travail). Le 1er mai correspond à la fête du travail.
Cet article dispose que contrairement aux autres jours fériés, le 1er mai doit être considéré comme étant a part. Si en principe, l’employeur peut choisir quels jours fériés sont chômés ou non, ce n’est pas le cas du 1er mai.
Notons par ailleurs, que le chômage du 1er mai ne peut être une cause de réduction de salaire. Les salariés rémunérés à l’heure, à la journée ou au rendement ont droit à une indemnité égale au salaire perdu du fait de ce chômage. Cette indemnité est à la charge de l’employeur – (L.3133-5 du Code du travail). Du fait de sa rémunération, le 1er mai ne peut correspondre à la journée de solidarité dans les entreprises contrairement aux autres jours fériés.
Les exceptions au chômage du 1er mai
Le 1er mai peut être travaillé dans les établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail – (L.3133-6 du Code du travail).
Bon à savoir : Les salariés occupés le 1er mai ont droit, en plus du salaire correspondant au travail accompli, à une indemnité égale au montant de ce salaire. Cette indemnité est à la charge de l’employeur. A noter que de plus, le salaire habituel demeure inchangé, incluant les majorations pour les heures supplémentaires habituelles. Cette disposition ne requiert aucune condition de présence ou d’ancienneté, contrairement aux autres jours fériés légaux.
Un parallèle peut être fait avec les entreprises qui bénéficient déjà d’une dérogation au repos dominical – (travail le dimanche).
En revanche, si une entreprise fait travailler ses salariés le 1er mai, elle doit apporter des preuves que son activité professionnelle ne permet pas d’interrompre le travail ce jour férié – ( Cass. Crim. 14 mars 2006 n°05-83436).
Dans le cas contraire, l’entreprise est passible d’une amende prévue pour les contraventions de la 4ème classe. Cette amende est appliquée pour chaque salarié indûment employé ou rémunéré – (R.3135-3 du Code du travail).
Bon à savoir : La loi n’a pas spécifié quels établissements et services sont concernés. En juin 1980, une question avait été posée au Ministre du travail, qui avait alors répondu que cette « exemption » pouvait s’appliquer aux établissements qui ont le droit d’accorder le repos hebdomadaire par roulement – ( réponse – n°31601 Journal officiel 30 juin 1980, AN question p.2806).
La liste des activités est donnée à l’article R.3132-5 du Code du travail, on retrouve à cet effet notamment, le transport, l’hôtellerie etc.
Salaire du 1er mai travaillé
Si une entreprise fait travailler ses employés le 1er mai, le salarié a droit de recevoir, en plus de son salaire habituel pour le travail effectué, une indemnité égale à ce salaire, conformément à l’article L.222-7 du Code du travail, ce qui inclut les primes indissociables à la nature du travail. Le 1er mai travaillé donne donc droit à une double rémunération. Cette indemnité ne peut pas être remplacée par un repos compensateur, même si une convention collective stipule le contraire.
Si le 1er mai travaillé tombe un dimanche et que la convention collective prévoit une majoration de salaire pour le travail du dimanche, cette majoration doit être versée pour la journée travaillée. Cependant, elle ne sera pas prise en compte une seconde fois dans le calcul de l’indemnité spéciale du 1er mai – ( Cass. Soc. 21 février 1980 n°78-40.786).
Fascicule mis à jour le 21 février 2025.
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