CSE ET BDESE – Manquement à l’obligation de discrétion : un élu peut être sanctionné

Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, un employeur doit mettre à la disposition du Comité Economique et Social – (CSE) une base de données économiques, sociales et environnementales – (BDESE).

 

La définition de la BDESE

La BDESE regroupe les informations sur les grandes orientations économiques et sociales de l’entreprise.

L’intérêt de cette base de données est de constituer un support de préparation à la consultation annuelle du CSE sur différents points – (L.2312-17 du Code du travail):

  • Les orientations stratégiques de l’entreprise,
  • Les conséquences sur l’activité, l’emploi, l’évolution des métiers et les compétences, la formation professionnelle, l’organisation du travail, le recours à des contrats temporaires et à des stages,
  • La situation et l’évolution économique et financière de l’entreprise, la modification de son organisation juridique,
  • La politique sociale de l’entreprise : les conditions de travail, la santé et la sécurité, les travailleurs handicapés.

 

Les mentions obligatoires de la BDESE

Selon l’effectif de l’entreprise, les mentions obligatoires à faire figurer dans la BDESE vont varier.

Néanmoins, en principe, toute BDESE devra contenir des informations sur les sujets suivants : l’investissement social, l’investissement matériel et immatériel, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, les fonds propres, l’endettement et les impôts, la rémunération des salariés et dirigeants, les activités sociales et culturelles, la rémunération des financeurs, les flux financiers à destination de l’entreprise, les partenariats, les transferts commerciaux et financiers entre les entités d’un même groupe, et l’environnement.

 

L’accès à la BDESE

La BDESE doit être accessible en permanence au CSE et aux représentants du personnel. Elle est conçue, mise en place et maintenue à jour par l’employeur – (L.2312-36 du Code du travail). Ce dernier fixe également les conditions d’accès, de consultation, d’utilisation et d’actualisation de la BDESE.

Dans l’hypothèse où la BDESE est incomplète ou non mise à jour, le CSE peut saisir le Président du Tribunal Judiciaire de manière à ce qu’il ordonne à l’employeur la communication des éléments manquants.

Dans tous les cas, comme le prévoit l’article L.2312-36 du Code du travail, il est important de noter que tout utilisateur de cette base de données est tenu par une obligation de discrétion. Dès lors que les informations communiquées sont confidentielles, l’employeur doit préciser la durée de cette confidentialité.

Récemment, la Cour de cassation a été amenée à statuer sur le sujet dans un arrêt rendu le 15 juin 2022. Dans celui-ci, elle a considéré que revêtent un caractère confidentiel les informations qui sont de nature confidentielle eu égard aux intérêts légitimes de l’entreprise, ce qu’il appartient à l’employeur d’établir en cas de contestation – (  Cass. Soc., 15 juin 2022, n°21-10.366).

Pour le reste, les conditions d’accès à la base de données doivent être distinguées selon que l’entreprise compte plus ou moins de 300 salariés.

S’agissant des entreprises de moins de 300 salariés, la BDESE peut être tenue soit sur un support papier, soit sur un support informatique.

S’agissant des entreprises de plus de 300 salariés, la BDESE doit être tenue uniquement sur un support informatique.

Également, la particularité dans les entreprises comptant plus de 300 salariés est que l’employeur communique chaque trimestre au CSE un certain nombre d’informations : les éventuels retards de paiement des cotisations sociales, l’évolution des effectifs et de la qualification des salariés, ainsi que l’évolution des effectifs et de la qualification des salariés.

Notons enfin qu’à défaut de constitution d’une base de données unique, alors l’employeur est coupable de délit d’entrave. Un tel délit est passible d’une amende de 7.500 euros.

 

 

Me Mélanie Le Corre

par
Avocat au Barreau de Paris
Expert en droit du travail
MLC Avocat

Fascicule mis à jour le 19 septembre 2022.

Tous droits réservés.

-

ATTENTION ! Cet article est un extrait.

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité du contenu.

Ces offres peuvent vous intéresser

Maitre Data

Abonnez-vous !

Manuel Social

Trouvez la réponse à toutes vos questions en Droit Social

Offre spéciale
Le Manuel Social
Abonnez-vous !

Actualité

  • DSN – Temps partiel thérapeutiques en DSN pour le régime général : DSIJ TPT obligatoires en 2024

    Net Entreprise05 décembre 2023

    Afin d’assurer la bonne prise en compte des déclarations des TPT et le versement des indemnités journalières associées, les consignes déclaratives actuelles du TPT resteront applicables durant toute l’année 2024. […]

  • Journal Officiel04 décembre 2023

    5 Arrêté du 16 novembre 2023 habilitant les territoires pour mener l'expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée »

  • Le BOSS comprend désormais une nouvelle rubrique relative à l’exonération applicable aux jeunes entreprises innovantes et aux jeunes entreprises universitaires (JEI-JEU). Les informations apportées portent sur l’application de la législation

    BOSS actualité04 décembre 2023

    Publication de la rubrique relative à l’exonération applicable aux jeunes entreprises innovantes et aux jeunes entreprises universitaires (JEI-JEU) Communiqué du 04/12/2023 La rubrique comporte deux chapitres: Chapitre 1 – Champ d’application (employeurs éligibles, salariés éligibles et règles de non cumul) ; Chapitre 2 – Modalités d’application (nature des cotisations exonérées, calcul de l’exonération, modalités de calcul du nombre d’heures rémunérées pour la détermination du plafond mensuel de l’exonération, plafond annuel de l’exonération, durée d’application de l’exonération, obligation d’être à jour de ses obligations de déclaration et de paiement et avis de l’administration fiscale). Ce contenu fait l’objet d’une consultation publique. La date limite d’envoi des observations formulées dans le cadre de la phase de consultation est fixée le 20janvier 2024, date après laquelle la consultation publique sera close. Une version tenant compte, le cas échéant, de certaines observations pourra être publiée. Le cas échéant, cette version tiendra également compte des évolutions liées à l’examen actuellement en cours du projet de loi de finances pour 2024. Sous cette réserve, le contenu de cette rubrique sera opposable à l’administration à compter le 1er avril 2024. À cette date, les circulaires dont les dispositions sont reprises ou modifiées par le Bulletin officiel de la sécurité sociale seront abrogées. Consulter la rubrique

  • Résumé de la loi de novembre 2023 sur le partage de la valeur au sein de l'entreprise

    Abonnés01 décembre 2023

  • 35 ans d'évolutions des conditions de travail

    DARES Données01 décembre 2023

    Entrées et nombre de bénéficiaires d'un Contrat de sécurisation professionnelle (CSP)

Recherche

Recevoir la newsletter

Gérer vos Cookies

Nous utilisons les cookies sur notre site.

Ces cookies permettent de mesurer le trafic du site et de personnaliser votre expérience

Accepter Continuer sans accepter

Voir la politique de confidentialité