Faute inexcusable : procédure amiable

La possibilité d’une solution amiable en matière de faute inexcusable de l’employeur

Selon l’article L.452-4 du Code de la sécurité sociale, la reconnaissance de la faute inexcusable peut être obtenue par la voie amiable, et également par la voie contentieuse en saisissant le Tribunal, à défaut d’accord.

 

Les modalités de saisine

La victime qui entend faire reconnaitre la faute inexcusable de son employeur doit adresser à la CPAM dont elle dépend (c’est-à-dire la Caisse ayant reconnu l’accident du travail ou la maladie professionnelle) un courrier recommandé avec accusé de réception.

Dans ce courrier, elle communique ses coordonnées exactes et elle doit expliquer qu’elle considère que son accident du travail ou sa maladie professionnelle s’est produit en raison de la faute inexcusable de l’employeur.

Pour éviter toute confusion, il convient également de préciser la date de l’accident ou de la maladie.

L’envoi de cette saisine va interrompre le délai de prescription de deux ans pour agir.

 

La tentative de conciliation

Lorsque la CPAM reçoit la saisine de la victime, elle doit organiser une conciliation entre l’employeur et le salarié. Cette conciliation permettra de voir si une solution amiable peut être trouvée.

La CPAM doit donc adresser à chacune des parties une convocation pour une réunion de tentative de conciliation. Chacune des parties peut être assistée par son avocat lors de cette tentative de conciliation.

Si une solution amiable est trouvée, alors celle-ci sera entérinée et donnera lieu à l’établissement d’un procès-verbal de conciliation. A défaut, la CPAM constatera soit une absence de conciliation si aucun accord n’est trouvé, soit une carence de l’employeur s’il ne se déplace pas à cette réunion de conciliation.

En l’absence de conciliation, un nouveau délai de deux ans va courir afin de permettre à la victime de saisir le Tribunal s’agissant de sa demande de reconnaissance de faute inexcusable.

Il convient de préciser que pendant cette phase de conciliation et tant que celle-ci n’est pas terminée, le délai de prescription est suspendu.

Cette phase de conciliation préalable n’est pas obligatoire, de sorte que la victime peut également décider de saisir directement le Tribunal.

Également, la jurisprudence est venue préciser qu’un éventuel refus de la CPAM d’organiser une tentative de conciliation entre les parties dans le cadre de la demande de reconnaissance d’une faute inexcusable de l’employeur ne constitue pas un motif d’irrecevabilité de l’instance contentieuse – (  Cass. Civ. 2ème, 14 mars 2019, n°18-12.620).

 

 

Me Mélanie Le Corre

par
Avocat au Barreau de Paris
Expert en droit du travail
MLC Avocat

Fascicule mis à jour le 27 juin 2024.

Tous droits réservés.

-

ATTENTION ! Cet article est un extrait.

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité du contenu.

Ces offres peuvent vous intéresser

Maitre Data

Abonnez-vous !

Manuel Social

Trouvez la réponse à toutes vos questions en Droit Social

Offre spéciale
Le Manuel Social
Abonnez-vous !

Actualité

  • Discrimination / Preuve

    La Cour d'appel qui retient que le salarié ne fait mention d'aucune mesure discriminatoire dont il aurait été victime, alors qu'elle avait constaté que le salarié avait écrit à son employeur pour se plaindre de propos racistes à son...

    Jurisprudence29 novembre 2024

  • Délai de prescription / Interruption / Procédure

    La demande en justice, même en référé, interrompt le délai de prescription ainsi que le délai de forclusion. L'interruption est non avenue si le demandeur se désiste de sa demande ou laisse périmer l'instance, ou si sa demande est...

    Jurisprudence29 novembre 2024

  • Les rubriques Aide à domicile, Allègements généraux, Assiette générale, Avantages en nature, Effectif, Exonérations zonées, Protection sociale complémentaire ont été mises à jour.

    BOSS actualité29 novembre 2024

    Mise à jour de différentes rubriques au 1er décembre 2024  Mise à jour du 29/11/2024 Aide à domicile Paragraphe 280: Correction rédactionnelle de l'exemple. Paragraphes 440et 450: Corrections visant à actualiser un coefficient et une référence annuelle au 1er janvier 2024. Allègements généraux Paragraphe 210: Le paragraphe est complété en vue de préciser qu'il est possible de cumuler la réduction générale avec la déduction forfaitaire sur les cotisations patronales dues au titre des heures supplémentaires applicable dans les entreprises de 20 à moins de 250salariés. Cette mention est déjà indiquée dans la rubrique relative aux Heures supplémentaires et complémentaires (voir la section 2du chapitre 2). Paragraphes 1030 et 1070: Clarifications rédactionnelles. Paragraphe 1070: Correction du résultat d'un calcul présent dans un exemple. Paragraphe1330: L'exemple est corrigé pour prendre en compte la revalorisation au 1er janvier 2024 Paragraphe 1340: Remplacement des mentions «Pôle Emploi» par «France Travail». Paragraphe 2070: Correction de l'exemple conformément au commentaire de ce même paragraphe. Assiette générale Paragraphe 411: Correction d'un oubli de mise à jour au 1er janvier 2024. Paragraphe 720: Mise à jour d'un texte de référence. Paragraphe 800: Correction d'une formule de calcul (déplacement de deux parenthèses) Avantages en nature Paragraphes 130et 170: Ajout de remarques mentionnant les tolérances applicables en matière d'avantages de repas (titres-restaurant, subvention de l'employeur ou du CSE finançant le restaurant d'entreprise) pour les stagiaires. Paragraphe 815: Correction d'une coquille. Effectif Chapitre 4 : Un nouvel encadré rappelle les règles de neutralisation des effets de seuil pour les entreprises ayant franchi un seuil à compter de 2020 conformément à la loi n°2019-486 du 22 mai 2019, dite PACTE. Exonérations zonées Paragraphe 1510: Correction d'un oubli de mise à jour au 1er janvier 2024.Exonérations heures supplémentaires et complémentaires. Paragraphe 310: Correction d'une coquille dans la formule de calcul présente dans l'exemple (déplacement de parenthèses). Protection sociale complémentaire Paragraphes 270 et 1070: Correction de coquilles rédactionnelles.Régime social applicable aux rémunérations des stagiaires Paragraphes 80 et 140 : Clarification des tolérances applicables en matière d'avantage de repas (titres-restaurant, subvention de l'employeur ou du CSE finançant le restaurant d'entreprise) pour les stagiaires.

  • Journal Officiel27 novembre 2024

    32 Décret n° 2024-1065 du 26 novembre 2024 relatif aux valeurs de référence pour l'évaluation prévue à l'article 5 de la directive (UE) 2022/2041 du Parlement européen et du Conseil du 19 octobre 2022 relative à des salaires minimaux adéquats dans l'Union européenne

  • Attribution de chèque vacances

    Paye24 novembre 2024

Recherche

Recevoir la newsletter

Gérer vos Cookies

Nous utilisons les cookies sur notre site.

Ces cookies permettent de mesurer le trafic du site et de personnaliser votre expérience

Accepter Continuer sans accepter

Voir la politique de confidentialité