L’Exercice du Droit de Retrait

Les salariés peuvent exercer un droit de retrait en cas de danger grave et imminent présentant un risque pour leur vie ou leur santé.

L’employeur ne peut notamment demander au salarié qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d’une défectuosité du système de protection – (L.4131-1 du Code du travail).

Le droit de retrait peut être exercé individuellement ou collectivement sous réserve d’informer ou d’alerter l’employeur.

L’exercice du droit de retrait est subordonné à certaines conditions.

Les Conditions d’exercice du droit de retrait

Aucun formalisme n’est exigé pour l’exercice du droit de retrait.

Pour autant, le droit de retrait ne peut être exercé par le salarié :

Le salarié est tenu de se prévaloir d’un motif raisonnable.

 

Un motif raisonnable

Le salarié qui a un motif raisonnable de penser que la conduite de l’autobus qui lui est confié peut présenter un danger grave et imminent pour sa santé peut exercer un droit de retrait – (  Cass. soc., 10 mai 2001, n°00-434370).

Le droit de retrait peut également être exercé par le salarié qui justifie d’un motif raisonnable de penser que la situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie et sa santé lorsque la situation de travail nécessite une mesure de protection collective destinée à empêcher les chutes de personnes – (  Cass. soc., 9 mai 2000, n°97-44234).

Le salarié ayant déjà eu des antécédents disciplinaires et qui n’a cependant, pas alerté sur l’existence d’un danger grave et imminent, ne peut exercer un droit de retrait en l’absence de signalement – (  Cass., soc., 21 janvier 2009, n°07-41935).

 

Droit de retrait et suspension du contrat de travail

La salariée se plaignant de harcèlement moral et sexuel ne peut exercer son droit de retrait pendant la période où elle est en arrêt maladie – (  Cass. soc., 9 oct. 2013, n°12-22288).

Ainsi, les Juges de la Cour de cassation considèrent que le droit de retrait ne peut être exercé que pendant l’exécution du contrat de travail.

 

Droit de retrait et licenciement du salarié

L’employeur ne peut procéder au licenciement du salarié qui exerce son droit de retrait.

Pour la Cour de cassation, la salariée qui, sans autorisation préalable, quitte son bureau pour aller s’installer dans un autre local et refuse de réintégrer le bureau d’origine commet des actes caractérisés d’indiscipline justifiant son licenciement pour cause réelle et sérieuse. La salariée ne peut prétendre avoir un motif raisonnable de penser que les courants d’air présentaient un danger grave et imminent pour sa vie et sa santé – (  Cass. soc., 17 octobre 1989, n°86-43272).

Le droit de retrait est une prérogative individuelle.

 

Quand deux salariés n’ont pas un motif raisonnable de penser que la situation de travail, dans laquelle ils se trouvent, présente un danger grave et imminent pour leur vie ou leur santé, ils ne peuvent prétendre à une indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse après avoir été mis à pied et licenciés pour refus d’obéissance – (  Cass. soc., 20 janvier 1993, n°91-42028).

Bon à savoir : Le droit de retrait constitue pour le salarié un droit et non une obligation ; il est facultatif – (  Cass. soc., 9 décembre 2003, n°02-47579).

 

 

Fascicule mis à jour le 26 février 2020.

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  • Les rubriques Allégements généraux, Exonérations zonées, Exonération Aide à domicile et Remboursements de frais professionnels ont été actualisées.

    BOSS actualité30 avril 2025

    Mise à jour Mise à jour du 30/04/2025 

    Allègements généraux
    Paragraphes 420, 430, 460et 480 à 500: Actualisation de la valeur T applicable à compter du 1er mai 2025 en raison de l'évolution des taux de la cotisation d'accidents du travail et de maladies professionnelles et de la contribution d'assurance chômage à cette date. 
    Paragraphes 1500 et 1510: Correction d'un oubli de mise à jour au 1er janvier 2025. 

    Exonérations zonées
    Paragraphe 10: En cas d'évolution en cours d'année des taux de cotisations et contributions sur lesquelles porte l'exonération, la valeur de T est ajustée selon les règles précisées dans la rubrique Allègements généraux (paragraphe 460). 
    Paragraphes 340et 350: Correction, dans la version du 1er avril 2025, d'une ancienne mise à jour erronée. Pour être éligible à l'exonération ZRR, le siège social de l'organisme doit être situé dans la zone au moment où est appliquée l'exonération, et non avant le 1er novembre 2007. 
    Paragraphes 1380, 1400, 1420, 1480, 1530, 1550 et 1580: Actualisation de la valeur T applicable à compter du 1er mai 2025 en raison de l'évolution des taux de la cotisation d'accidents du travail et de maladies professionnelles et de la contribution d'assurance chômage à cette date. 

    Exonération Aide à domicile
    Paragraphe 10: En cas d'évolution en cours d'année des taux de cotisations et contributions sur lesquelles porte l'exonération, la valeur de T est ajustée selon les règles précisées dans la rubrique Allègements généraux (paragraphe 460). 
    Paragraphes 330 à 360: Actualisation de la valeur T applicable à compter du 1er mai 2025en raison de l'évolution des taux de la cotisation d'accidents du travail et de maladies professionnelles et de la contribution d'assurance chômage. 

    Remboursements de frais professionnels
    Paragraphe 1940: Les barèmes kilométriques fixés par l'administration fiscale sont inchangés en 2025.

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