Le régime juridique du salarié travaillant hors de France

Présentation

 

Un salarié travaillant hors de France, ou un salarié expatrié, est une personne qui travaille à l’étranger et qui n’est plus rattaché au régime de sécurité sociale français.

Il est possible de bénéficier du statut d’expatrié soit en répondant à une offre d’emploi à l’étranger, soit en acceptant une proposition faite par un employeur français pour le compte d’une société étrangère.

 

Le statut de salarié expatrié concerne tout salarié amené à travailler en dehors du territoire français pour une mission d’au moins 3 mois.

 

En tant que salarié expatrié, celui-ci n’a plus à se conformer aux exigences de son entreprise d’origine et ne doit plus rendre compte de son travail à son employeur. Il ne fait plus partie de ses effectifs.

Il faut noter que le statut du salarié expatrié diffère du statut de salarié détaché et du salarié mis à disposition d’une filiale étrangère.

 

Le cadre contractuel diffère selon que le salarié se trouve dans l’une ou l’autre des situations suivantes :

  • Le salarié a été recruté directement par une société étrangère. Dans cette hypothèse, un contrat de droit local est alors conclu selon le droit applicable dans le pays d’accueil. C’est le cas, par exemple, de certains experts judiciaires recrutés dans le domaine de la communication.
  • Le salarié s’est vu proposer par son employeur de bénéficier du statut d’expatrié ou il a été recruté par une société française pour le compte d’une société à l’étranger. Dans ces deux hypothèses, le contrat de travail initial avec l’employeur situé en France peut être soit suspendu, soit rompu. Un nouveau contrat de travail est alors passé avec l’employeur situé à l’étranger. C’est le cas, par exemple, pour certains contrats de travail dans le domaine de l’enseignement.

Le contrat de travail ou l’avenant d’expatriation doit préciser les informations suivantes :

  • Date de début du contrat d’expatriation et date de fin ;
  • Devise servant au paiement de la rémunération ;
  • Avantages liés à l’expatriation ;
  • Conditions de travail (lieu de travail, durée des congés, montant du salaire…) ;
  • Conditions de rapatriement.

 

 

 

Obligation de sécurité

L’entreprise d’origine est responsable de la santé et de la sécurité du salarié.

De ce fait, il peut choisir de souscrire une assurance qui prendra en charge ses besoins d’assistance et ses frais de santé.

S’il ne respecte pas son obligation de sécurité, l’employeur engage sa responsabilité et peut être sanctionné. Sa responsabilité civile et/ou pénale peut ainsi être engagée.

Assurance Pôle emploi

L’employeur, établi en France, doit affilier le salarié expatrié au régime expatrié français de l’assurance chômage.

L’affiliation doit intervenir dans les 8 jours suivant la date à laquelle le salarié a été expatrié à l’étranger. Elle prend effet au 1er jour de l’expatriation.

 

Fiscalité

S’agissant de la fiscalité applicable, le salarié expatrié continue à être imposé en France dans l’un ou les cas suivants :

  • Sa famille reste en France ;
  • Il continue à percevoir des ressources en France malgré son départ. Dans ce cas, il doit informer les impôts (via son espace Particulier sur le site impots.gouv.fr ou son centre des finances publiques) de son changement d’adresse.

Il peut également être soumis à l’impôt (taxe d’habitation par exemple) s’il est non-résident.

 

Assurance retraite

S’agissant de l’assurance retraite, il doit cotiser pour sa retraite dans le pays où il travaille.

Toutefois, il peut volontairement cotiser pour sa retraite française auprès de la Caisse d’assurance retraite et de santé au travail (Carsat) et pour une retraite complémentaire auprès de la Caisse de retraite des expatriés (CRE).

 

Assurance maladie

Le salarié expatrié est affilié à la protection sociale du pays où il part travailler.

Toutefois, il peut choisir de cotiser en plus à l’assurance maladie française en adhérant à la Caisse des Français de l’étranger (CFE) pour la maladie, la maternité, l’invalidité, les accidents du travail et la maladie professionnelle. Il en est de même pour son employeur d’origine : celui-ci peut choisir d’inscrire le salarié à la CFE pour que ce dernier continue à bénéficier de la protection sociale française.

 

L’inscription consulaire

Le salarié peut s’inscrire au registre des Français établis hors de France auprès du consulat du pays de sa destination. C’est ce qu’on appelle l’inscription consulaire. Cette dernière facilité l’ensemble des démarches à l’étranger du salarié expatrié, par exemple son inscription sur les listes électorales.

Cette inscription permet également aux services consulaires de le contacter, lui et ses proches, en cas d’urgence.

 

 

Me Nicolas BECK

par
Avocat au Barreau de Paris
Expert en droit du travail

Fascicule mis à jour le 30 novembre 2022.

Tous droits réservés.

-

ATTENTION ! Cet article est un extrait.

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité du contenu.

Ces offres peuvent vous intéresser

Maitre Data

Abonnez-vous !

Manuel Social

Trouvez la réponse à toutes vos questions en Droit Social

Offre spéciale
Le Manuel Social
Abonnez-vous !

Actualité

  • DSN – Temps partiel thérapeutiques en DSN pour le régime général : DSIJ TPT obligatoires en 2024

    Net Entreprise05 décembre 2023

    Afin d’assurer la bonne prise en compte des déclarations des TPT et le versement des indemnités journalières associées, les consignes déclaratives actuelles du TPT resteront applicables durant toute l’année 2024. […]

  • Journal Officiel04 décembre 2023

    5 Arrêté du 16 novembre 2023 habilitant les territoires pour mener l'expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée »

  • Le BOSS comprend désormais une nouvelle rubrique relative à l’exonération applicable aux jeunes entreprises innovantes et aux jeunes entreprises universitaires (JEI-JEU). Les informations apportées portent sur l’application de la législation

    BOSS actualité04 décembre 2023

    Publication de la rubrique relative à l’exonération applicable aux jeunes entreprises innovantes et aux jeunes entreprises universitaires (JEI-JEU) Communiqué du 04/12/2023 La rubrique comporte deux chapitres: Chapitre 1 – Champ d’application (employeurs éligibles, salariés éligibles et règles de non cumul) ; Chapitre 2 – Modalités d’application (nature des cotisations exonérées, calcul de l’exonération, modalités de calcul du nombre d’heures rémunérées pour la détermination du plafond mensuel de l’exonération, plafond annuel de l’exonération, durée d’application de l’exonération, obligation d’être à jour de ses obligations de déclaration et de paiement et avis de l’administration fiscale). Ce contenu fait l’objet d’une consultation publique. La date limite d’envoi des observations formulées dans le cadre de la phase de consultation est fixée le 20janvier 2024, date après laquelle la consultation publique sera close. Une version tenant compte, le cas échéant, de certaines observations pourra être publiée. Le cas échéant, cette version tiendra également compte des évolutions liées à l’examen actuellement en cours du projet de loi de finances pour 2024. Sous cette réserve, le contenu de cette rubrique sera opposable à l’administration à compter le 1er avril 2024. À cette date, les circulaires dont les dispositions sont reprises ou modifiées par le Bulletin officiel de la sécurité sociale seront abrogées. Consulter la rubrique

  • Résumé de la loi de novembre 2023 sur le partage de la valeur au sein de l'entreprise

    Abonnés01 décembre 2023

  • 35 ans d'évolutions des conditions de travail

    DARES Données01 décembre 2023

    Entrées et nombre de bénéficiaires d'un Contrat de sécurisation professionnelle (CSP)

Recherche

Recevoir la newsletter

Gérer vos Cookies

Nous utilisons les cookies sur notre site.

Ces cookies permettent de mesurer le trafic du site et de personnaliser votre expérience

Accepter Continuer sans accepter

Voir la politique de confidentialité