Contrôle et sanction du contentieux collectif

Le contentieux collectif s’illustre essentiellement dans les mouvements de grève et lors de la violation d’un accord collectif par l’employeur à l’égard de plusieurs salariés.

La compétence du TGI

En cas de contentieux collectif c’est-à-dire entre employeur et salariés, le Tribunal de Grande Instance est compétent – (  Cass. civ. 2, 17 décembre 2015, n°14-26.093).

Le pouvoir de contrôle de l’Inspection du travail

La bonne application des dispositions légales et des accords collectifs par les acteurs au sein de l’entreprise est surveillée et contrôlée par l’Inspection du travail grâce à ses différents pouvoirs d’interventions dans l’entreprise et aux instruments dont elle dispose pour faire cesser les manquements établis – (L.8112-1 du Code du travail). Cela contribue à éviter des contentieux collectifs.

L’Inspection du travail peut être saisie par : l’employeur, le salarié ou encore les représentants du personnel.

Bon à savoir : Un salarié ne peut pas être licencié pour avoir contacté l’Inspection du travail.

L’interdiction de sanction en cas de mouvement de grève

Ne peut jamais donner lieu à sanction, l’exercice du droit de grève des salariés sauf abus de ce droit ou mouvement illicite. Ainsi le salarié ne pourra être licencié qu’en caractérisant une faute lourde de sa part – (L.2511-1 du Code du travail).

En cas de manquement à ce principe, les sanctions prononcées à l’encontre de l’employeur seront :

  • la nullité du licenciement – (L.2511-1 du Code du travail) ;
  • la réintégration du salarié : s’il y a impossibilité de réintégration, une indemnité équivalente aux 6 derniers mois de salaires sera versée – (L.1235-3-1 du Code du travail) ;
  • le versement d’une indemnité compensatrice : égale au montant de la rémunération qu’il aurait dû percevoir durant le moment de son éviction de l’entreprise.

La grève suppose la non-rémunération de la part de l’employeur durant les jours non travaillés sauf si les salariés, pour faire respecter leurs droits, ont été contraints de participer au mouvement de grève en cas de manquement grave et délibéré de l’employeur.

Dans cette hypothèse l’employeur peut être condamné à indemniser les grévistes pour la perte de leur salaire le temps de l’exercice de leur droit de grève.

 

Les sanctions pénales en cas de non-respect de la législation sociale

L’employeur s’expose à des sanctions pénales en cas de manquement à ses engagements sociaux, notamment lorsqu’il fait :

obstacle à la négociation

Est puni d’un an d’emprisonnement et 3 750 € d’amende le fait d’entraver les négociations collectives en ne se soumettant pas à l’obligation de convocation comme à l’obligation de négocier – (L.2243-1 du Code du travail et L.2243-2 du Code du travail).

Des dommages et intérêts pourront être versés le cas échéant aux salariés et aux syndicats lésés.

A noter qu’en cas de carence de l’employeur de son obligation périodique de négocier, le Juge des référés est compétent.

une violation des accords collectifs ou des dispositions légales

Est sanctionné d’une amende de contravention de 4ème classe, les manquements aux dispositions conventionnelles ou légales (ex : sur les salaires, la durée légale de travail, les heures supplémentaires).

Cette amende est due autant de fois qu’il y a de salarié concerné.

Bon à savoir : Lorsqu’un accord collectif déroge à des dispositions légales, les sanctions encourues en cas de violation de ces dernières sont les mêmes que celles prévues pour ces dispositions légales prévues en la matière – (L.2263-1 du Code du travail).

 

 

Fascicule mis à jour le 12 octobre 2020.

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  • Les rubriques Allégements généraux, Exonérations zonées, Exonération Aide à domicile et Remboursements de frais professionnels ont été actualisées.

    BOSS actualité30 avril 2025

    Mise à jour Mise à jour du 30/04/2025 

    Allègements généraux
    Paragraphes 420, 430, 460et 480 à 500: Actualisation de la valeur T applicable à compter du 1er mai 2025 en raison de l'évolution des taux de la cotisation d'accidents du travail et de maladies professionnelles et de la contribution d'assurance chômage à cette date. 
    Paragraphes 1500 et 1510: Correction d'un oubli de mise à jour au 1er janvier 2025. 

    Exonérations zonées
    Paragraphe 10: En cas d'évolution en cours d'année des taux de cotisations et contributions sur lesquelles porte l'exonération, la valeur de T est ajustée selon les règles précisées dans la rubrique Allègements généraux (paragraphe 460). 
    Paragraphes 340et 350: Correction, dans la version du 1er avril 2025, d'une ancienne mise à jour erronée. Pour être éligible à l'exonération ZRR, le siège social de l'organisme doit être situé dans la zone au moment où est appliquée l'exonération, et non avant le 1er novembre 2007. 
    Paragraphes 1380, 1400, 1420, 1480, 1530, 1550 et 1580: Actualisation de la valeur T applicable à compter du 1er mai 2025 en raison de l'évolution des taux de la cotisation d'accidents du travail et de maladies professionnelles et de la contribution d'assurance chômage à cette date. 

    Exonération Aide à domicile
    Paragraphe 10: En cas d'évolution en cours d'année des taux de cotisations et contributions sur lesquelles porte l'exonération, la valeur de T est ajustée selon les règles précisées dans la rubrique Allègements généraux (paragraphe 460). 
    Paragraphes 330 à 360: Actualisation de la valeur T applicable à compter du 1er mai 2025en raison de l'évolution des taux de la cotisation d'accidents du travail et de maladies professionnelles et de la contribution d'assurance chômage. 

    Remboursements de frais professionnels
    Paragraphe 1940: Les barèmes kilométriques fixés par l'administration fiscale sont inchangés en 2025.

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